Faisant suite à la stratégie adoptée en avril 2018 par l’Organisation Maritime Internationale, le groupe de travail dédié aux émissions de gaz à effet de serre (ISWG-GHG) s’est réuni du 11 au 15 novembre 2019 à Londres sous la présidence du norvégien Monsieur Sveinung Oftedal pour étudier les mesures de court terme visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre rejetées par les navires.
Pour mémoire, l’OMI s’est engagée à réduire d'au moins 40% les émissions de gaz à effet de serre (à la tonne par kilomètre) d'ici 2030 et de réduire le volume total des émissions d'au moins 50% en 2050 par rapport à 2008, tout en poursuivant l'action vers la décarbonation du transport maritime.
Les États membres de l’OMI ont notamment examiné la méthode était celle consistant à fixer des objectifs, laissant le choix à l’armateur des moyens utilisés pour les atteindre et incitant ainsi à l’innovation.
Deux approches seront étudiées au prochain groupe intersession, en mars 2020 :
- une approche technique reprenant les propositions du Japon et de la Norvège sur l’EEXI[1] et celles de la Grèce et du BIMCO sur la limitation de la puissance de propulsion des navires qui supposerait une modification technique des moteurs,
- une approche opérationnelle s’appuyant sur les travaux danois basés sur le renforcement du SEEMP[2], ceux des français et de la Clean Shipping Coalition portant sur la réduction de la vitesse des navires, et ceux des chinois relatifs aux indicateurs de réduction des émissions.
La France s’est positionnée aux côtés du Danemark et de la Chine pour coordonner les travaux sur l’approche opérationnelle.
Armateurs de France note avec intérêt l’avancée des travaux, qui est prometteuse quant aux décisions qui devront être prises au prochain MEPC 75 qui se tiendra du 30 mars au 3 avril 2020. La décarbonation du transport maritime est à la fois nécessaire et cruciale, les solutions pour l’atteindre doivent impérativement être prises au niveau international.
« Nous sommes résolument engagés à jouer notre partition dans cette étape majeure de la transition de notre secteur »
Jean-Marc Lacave, Délégué Général d’Armateurs de France
[1] Efficiency Existing Ship Index : équivalent de l’Energy Efficiency Design Index ‘(EEDI) pour les navires existants.
L’EEXI soumettrait donc les navires existants à des exigences plus strictes afin de promouvoir l'utilisation d'équipements et de moteurs efficaces, moins polluants et plus économiques en énergie.
[2] Ship Energy Efficiency Management Plan, mesure qui permet aux compagnies d’améliorer et d’optimiser l’énergie consommée durant l'exploitation des navires