Le séminaire annuel de la Plateforme Océan et Climat (POC) s’est tenu au Musée Maritime de La Rochelle les 24 et 25 février 2020. Armateurs de France, membre de la plateforme, revient sur ce rendez-vous, placé cette année sous le signe de la Biodiversité.
Le séminaire de la POC est le rendez-vous annuel que se donne ses 85 membres pour faire le bilan de l’année achevée et travailler sur les actions à venir. Si les membres se félicitent d’une prise en compte accrue de l’Océan dans les négociations climatiques – l’océan apparait pour la première fois dans la décision de la COP 25 – les actions doivent se poursuivre afin de promouvoir davantage le rôle clé de l’Océan, mais également de sa biodiversité, dans la gestion des processus climatiques.
L’ouverture en 2021 de la décennie Onusienne des Sciences Océaniques, qui permettra de favoriser la coopération internationale dans ce domaine, ainsi que le lancement par Emmanuel Macron, lors des dernières Assises de la Mer, d’un Programme Prioritaire de Recherche Océan et Climat sont en effet une victoire et une opportunité.
Sophie Panonacle et Jimmy Pahun, députés respectifs de la 8e circonscription de Gironde et de la 2e circonscription du Morbihan, très investis dans les questions maritimes ont participé aux échanges pour manifester leurs engagements dans les enjeux environnementaux de l’économie maritime et plus généralement en faveur de la préservation des Océans.
L’année 2020, une année pour l’Océan, le Climat et la Biodiversité
Pour initier les travaux 2020 de la POC, 4 ateliers de travail ont été organisés sur les thèmes suivants : Adaptation des villes côtières au changement climatique ; Aires Marines Protégées (AMP) et Climat ; Plaidoyer biodiversité ; "Life supporting package " (lien entre les Objectis de Développement Durable (ODD) n°6,13,14 et 15.)
Armateurs de France, représenté par Cécile Rafat, a pris part à un atelier consacré à l’usage des AMP comme outil d’atténuation des changements climatiques. Un besoin urgent de médiation sur les notions d’Aires Marines Protégées, et les degrés de protection associés, a été souligné par l’ensemble des participants. Il a également été acté qu’une synthèse des connaissances scientifiques sur les effets des AMP sur le climat devrait être réalisée afin de soutenir les AMP en ce sens. Cécile Rafat a rappelé l’importance d’associer l’ensemble des parties prenantes, notamment les activités de services et de transport maritimes, dans les processus de désignation et de gestion des AMP. Elle a également souligné le besoin de distinguer les AMP selon qu’elles portent sur des Zones Economiques Exclusives d’Etats ou sur la haute mer, les enjeux et le contexte réglementaire étant différents.
Cécile Rafat a ensuite participé à l’atelier de lancement du futur plaidoyer « Biodiversité » de la POC. Ce dernier devrait être finalisé en mai puis être porté, notamment, lors du Congrès mondial de la nature de l’IUCN[1] à Marseille en juin prochain. Une première version a permis d’engager les discussions et de poser les jalons de ce plaidoyer. Trois objectifs se sont dessinés : expliquer le lien entre la biodiversité et le climat, lui donner une vocation internationale et inclure la gestion des activités récréatives dans les recommandations . L’exploitation des ressources minières, les pollutions par les navires y compris sonores, les risques de collision, la désignation d’AMP et les espèces envahissantes sont autant d’enjeux du plaidoyer qui concernent les activités du shipping. Armateurs de France s’est engagé à contribuer à son élaboration avec l’objectif de concilier toujours davantage les activités économiques du secteur avec le besoin de préserver la biodiversité, notamment pour son rôle bénéfique dans les processus climatiques.
Pour Jean-Marc Lacave, délégué général d’Armateurs de France « la plateforme, comme son nom l'indique, doit être un lieu où chacun dépose ses enjeux, ses analyses, ses perspectives, ses calendriers. Il est important que cette enceinte soit un lieu d'échnages, en dehors des institutions, pour faire progresser la compréhension commune et la recherche de chemins réalistes. »
[1] IUCN : International Union for Conservation of Nature
Crédit photo © : Cassie Matias