Expédition 7e Continent a rejoint Armateurs de France ! L'association à but non lucratif œuvre pour un océan préservé en combinant des savoir-faire scientifiques, pédagogiques, médiatiques structurées autour d’un engagement commun par l’action et les solutions. Les Expéditions 7e Continent ont pour objectif de faire connaître plus en détail l’ampleur de cette pollution.
Pourquoi avez-vous rejoint Armateurs de France ? Dans quelle mesure vos actions rejoignent-ils les objectifs portés par les armateurs ?
En tant qu’ONG soucieuse avant tout de l’environnement nous avons souhaité rejoindre Armateurs de France (AdF) pour plusieurs raisons cumulatives.
D’abord cette adhésion est à replacer dans le cadre de notre philosophie générale. Notre combat acharné contre la prolifération du plastique dans la mer, pour la connaissance des dégâts causés aux écosystèmes marins et de leurs conséquences, et donc pour la protection de l’Océan en général, est sans concessions. C’est notre ADN. Mais nous ne considérons pas pour autant que les activités économiques sont coupables par principe, ou que les industriels de toute nature sont des coupables systématiques. Nous savons bien que l’homme a besoin de vivre, avec tout ce que cela comporte. Ce qui nous intéresse est de contribuer à sauver la planète avec lui et non contre lui, et de reconnaître les opérateurs qui font des efforts pour être vertueux.
Autant donc nous condamnons les pollueurs, autant aussi nous pensons utile de montrer notre ouverture à ceux qui montrent un volontarisme actif pour être propres. Or c’est le cas d'AdF sans les efforts de laquelle le maritime et en particulier le transport maritime n’auraient jamais figuré dans le préambule de la COP21.
C’était difficile et courageux à l’époque !
Et surtout, avec la Charte Bleue et toutes les initiatives volontaristes qui ont suivi, nous avons constaté que la plupart des armateurs français avaient une vraie préoccupation environnementale, quitte à accepter des surcharges et obligations auxquelles beaucoup d’autres cherchent à échapper. Disons pour simplifier que nous apprécions de partager certaines valeurs importantes, et qu’autant que possible les actes soient en ligne avec les paroles.
Ensuite, nous avons évidemment été sensibles à l’intérêt réel d’AdF pour notre action. Du coup nous n’avions pas la moindre raison de ne pas afficher notre fierté, en tant que petit armateur dont le bateau bat pavillon français, de ne pas reconnaître notre appartenance à une communauté nationale à laquelle, même si nos efforts sont tournés vers la survie de l’océan mondial, nous sommes attachés.
Notre adhésion durera aussi longtemps qu’AdF et le pavillon national seront reconnus comme étant à l’avant-garde du développement le plus durable possible du transport maritime !
Vos expéditions comprennent un important volet scientifique, mais également des actions pédagogiques, pourriez-vous nous en dire un mot ?
Le volet scientifique est effectivement important, il est divisé en 4 parties
- Suivi de l’évolution des Gyres océaniques, 10 ans après les premières explorations d’Expédition 7e Continent, pour déterminer la tendance et vérifier l’efficacité des mesures mises en œuvre.
- Les Études sur les aspects bactériologiques des microcouches de surface. L’apparition de bactéries capables d’ingérer des polluants plastiques chargés d’additifs vient compléter le spectre de la plastisphère présente dans les océans. L’étude de ces bactéries et leurs effets sur les écosystèmes ainsi que leur capacité à véhiculer de nouvelles épidémies nécessitent d’approfondir les recherches en cours.
- La Quantification & Qualification des pollutions plastiques tant issues de la fragmentation des macrodéchets que des micro plastiques primaires
- L’Étude des effets sur la biodiversité marine. Les résultats des missions de recherche, menées à ce jour par Expédition 7e Continent, ont mis en évidence la migration d’espèces, grâce aux courants marins, potentiellement invasives qui adhèrent aux particules de plastiques en sustentation. L’impact sur le déséquilibre des écosystèmes existants est insuffisamment connu. Par ailleurs, la fragmentation à l’état nanométrique des polluants plastiques nécessite d’approfondir sérieusement l’impact sur le plancton producteur de plus de la moitié de l’oxygène nécessaire aux écosystèmes maritimes.
Par ailleurs, le volet pédagogique est également important, car Il est indispensable de sensibiliser le grand public et les acteurs institutionnels, grâce à des tournées pédagogiques, dans les ports ou sur les fleuves, ou via des cycles de conférence, afin d’accélérer les prises de conscience et le processus de transition vers un système respectueux des océans.
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Crédits photos : © Expédition 7e Continent / Nathaliecauvi.fr