Armateurs de France appelle au sauvetage de la filière sismique française, menacée de disparition après l'annonce du désarmement par CGG de sa flotte sous pavillon français. Un mois après la visite du Président de la République au Havre, une semaine après les Assises de l’économie maritime à Marseille, cette décision vient contredire le discours sur l’ambition maritime de la France.
L’arrêt de la filière sismique, souvent citée comme une réussite française, entraîne la mise à quai de 6 navires et la perte de 80 emplois français hautement qualifiés. Cette décision pèsera lourd sur l’avenir : le savoir-faire acquis au fil des ans par la France en matière sismique, reconnu internationalement, risque de disparaître d'un coup.
La décision de CGG, liée à des considérations financières, renvoie aussi au manque de solidarité française, malgré les discours récurrents sur le "made in France", et à l'absence de politique industrielle de long terme. Ainsi, c’est la troisième fois en deux ans qu’un donneur d’ordre français - qui plus est dont l’Etat est actionnaire - écarte un acteur français du shipping au profit d'entreprises étrangères. Ce fut le cas en 2014 pour la desserte gazière de la Corse, où Geogas a été écarté au profit d’un consortium extérieur avec un pavillon maltais, et en 2013 pour la desserte pétrolière de la Réunion, perdue par Socatra au bénéfice d'un navire sous pavillon singapourien.
Armateurs de France considère qu'il appartient à l'Etat de veiller au maintien du savoir-faire industriel français. Au moment où la France annonce l'extension de son plateau continental et sa volonté d'explorer les grands fonds marins, il est incompréhensible qu'elle abandonne pour l'avenir sa capacité à conduire des campagnes de recherche en haute mer.
Pour Eric BANEL Délégué Général d’Armateurs de France, "Nous avons plus que jamais besoin d'une vision industrielle de long terme. Le choix de désarmer la flotte sismique française tout en conservant les navires sous pavillon étranger ou norvégien n'est pas acceptable et appelle une réponse forte des pouvoirs publics.".
"Plus largement, nous avons besoin d’une véritable solidarité française, entre tous les partenaires publics et privés, afin de corriger les errements du capitalisme boursier et de préserver l'avenir de nos filières industrielles", a-t-il ajouté.