Maxime Le Roux, Capitaine chez Jifmar depuis 5 ans et père de famille, nous livre un témoignage inspirant sur son parcours.
Naviguant chez Jifmar depuis 2015 et capitaine depuis 2017, Maxime nous raconte comment il a commencé ce métier par passion pour la mer depuis son jeune âge. Formé à la fois professionnellement (titulaire du brevet de capitaine illimité) et dans la vie privée (nombreuses navigations hauturières, dont une expédition dans le Pacifique et en Antarctique avec son propre navire), il développe l'activité de routage, via sa société Circum Ocean, tout en continuant à progresser dans son métier de capitaine sur les navires de travaux.
Racontez-nous une journée type du métier de capitaine
Les journées d'opération en mer sont très chargées, et les phases de répit sont assez rares : on a toujours les cinq sens en éveil, 24h sur 24.
Je passe la majeure partie du temps en passerelle, aux manettes. Capitaine chez Jifmar, c'est avant tout des heures de manœuvres innombrables, que ça soit en positionnement dynamique (DP2) ou en manuel. Mais ces navires sont très ergonomiques et agréables à manœuvrer...
Et comme aucune journée ne se ressemble, il n'y a pas de routine.
Toutefois, chaque fois que la situation s’y prête, j'aime laisser les manettes au second capitaine ou aux lieutenants, et descendre travailler sur le pont. Participer aux manœuvres de pont permet de conserver la complicité avec l'équipage et de prendre du recul sur la situation.
En parallèle, il y a l'organisation du travail avec les clients embarqués : comment optimiser les opérations ? Il faut avancer au mieux, sans précipitation malgré la pression, sans compromis sur la sécurité du personnel et du navire, et en s'adaptant en permanence avec les contraintes techniques, la météo, les marées et tout l’environnement complexe lié à la mer.
Enfin, il faut aussi s'assurer de la bonne ambiance de travail à bord. Il faut du calme, de l'organisation, et dégager de la sérénité afin que tout le monde se sente bien dans chaque détail de la vie quotidienne. S'assurer du bien-être de 20 à 25 personnes qui travaillent H24 dans un espace aussi réduit n'est pas une mince affaire.
Quels sont vos projets de « marin-entrepreneur » ?
Il y a quelques années, je me suis rendu compte qu'une demande existait dans le domaine de la météo et du routage. J'ai ainsi choisi de développer cette activité en parallèle de mes embarquements. Malgré l'offre pléthorique de données météo, qu'elles soient gratuites ou extrêmement onéreuses, les responsables d'opérations ont besoin d’un interlocuteur de confiance pour traiter du point sensible de la météo et des conditions maritimes. Je leur propose donc une analyse et une synthèse personnalisées, adaptées aux besoins du terrain, sur lesquelles ils se basent pour leur prise de décision.
J'ai développé des compétences dans ce domaine en m’y intéressant au fur et à mesure de mes différentes navigations et grâce à une formation continue auprès de Pierre Lasnier (METEOMER). Avec la double casquette marin/routeur, j'ai les clés pour apporter à mes clients des réponses pragmatiques et compréhensibles pour les opérations qu'ils engagent. Petit à petit, j'ai acquis la confiance de plusieurs chefs de projets, et le bouche-à oreille fonctionne progressivement. Mes activités sont essentiellement les convois sensibles, les opérations en mer, mais je travaille aussi sur des projets de transport à la voile.
Je suis passionné par la double activité « marin/routeur » car ce duo est très complémentaire. Je ressens le besoin de garder un pied à bord pour être au fait des problématiques du terrain. En outre, j'ai pris goût à l'entreprenariat et à l'idée de gagner ma vie grâce à ma propre énergie. Je travaille aujourd'hui, via ma société CIRCUM OCEAN, à créer un réseau de routeurs avec d'autres spécialistes, pour assurer un service continu et me permettre de partir en mission en mer. Cette organisation professionnelle me permet de concilier ma vie de marin et ma vie famille avec deux jeunes enfants à la maison.