TRANSITION ÉNERGÉTIQUE : LA MÉRIDIONALE TESTE AVEC SUCCÈS UN FILTRE À PARTICULES

La Méridionale à l’origine d’une expérimentation inédite sur son navire Amiral, le Piana.

Le projet a été lancé en octobre 2018. Après une période de fabrication et d’installation du dispositif sur le navire, une campagne de test a été réalisée par le CERTAM² entre avril et octobre 2019. Trois types de carburant ont été utilisés : du diesel, du fuel lourd avec une teneur en soufre de 1,5% et de 2,5%.  Contrairement aux systèmes de lavage des fumées, le filtre à particules testé par la compagnie est un système de traitement sec des fumées grâce à l’injection d’une poudre de bicarbonate de sodium (neutre pour l’humain et l’environnement) à la sortie des moteurs. Cette substance s’introduit dans le conduit d’échappement, et finit sa course dans un filtre appelé « filtre à manche ». Là, elle forme un manteau qui capte les particules et les métaux lourds rejetés par le moteur. Les résidus sont ensuite récupérés dans une capacité dédiée pour débarquement à terre vers une installation de valorisation.

Schéma du filtre à particules

Un succès !

Les résultats sont sans appel : les études montrent que le filtre permet de réduire les émissions de particules fines et ultrafines de plus de 99,9%. De plus, ce filtre, qui capte également les émissions de soufre, permet de se conformer au seuil fixé par la Convention MARPOL dans les zones SECA³  zones considérées comme les plus sensibles au sein desquelles la teneur en soufre des carburants des navires est limitée à 0,1%. 

L’efficacité démontrée de ce système offre de véritables perspectives de progrès dans la transition énergétique des navires, notamment pour les navires existants fonctionnant avec des carburants conventionnels, émetteurs de polluants.

Pour la Méridionale, la prochaine étape est d’expérimenter un système de traitement des émissions d’oxydes d’azote, intégré directement dans le filtre à particules. Ce faisant, elle confirmera l’avance qu’elle a prise en matière de transition énergétique.

L’élimination des particules fines : un enjeu sanitaire

À l’inverse des émissions de carbone, de soufre et d’azote qui font l’objet d’un cadre juridique croissant via la Convention internationale pour la prévention de la pollution marine par les navires (MARPOL), les émissions de particules fines ne sont, pour l’heure, pas règlementées.

Pourtant, rejetées par les navires lors de la combustion des carburants dans les moteurs, ce sont des substances nocives pour l’humain, tant pour les marins à bord que pour les populations des grandes villes portuaires.