« En mer, il n’y a pas d’homme ni de femme, il y a que des marins », affirme Bérénice Mouray, nouvelle recrue chez DTM1. Le milieu maritime n’est pas particulièrement reconnu pour le nombre de femmes qui y œuvrent, mais les choses sont en train de changer. Cette jeune matelote de 23 ans, déterminée à devenir capitaine, nous parle de sa passion pour ce métier.
Pourquoi avez-vous choisi de travailler dans le milieu maritime ?
Bérénice Mouray : Ce métier, pour moi, est avant tout un métier passion, depuis mon plus jeune âge je passe beaucoup de temps en mer. On se sent vivant quand on fait ce métier, chaque jour est différent, la vie à bord nous apprend à être autonome et débrouillard !
C’est donc tout naturellement que je me suis orientée vers ce métier. J’étais d’abord attirée par la Marine Nationale. J’ai eu l’opportunité d’étudier en lycée maritime et suite à cette expérience, j’ai décidé de continuer dans la Marine marchande. Au lycée maritime, j’ai obtenu un diplôme de capitaine 200 et 500. Ensuite, j’ai débuté ma carrière de matelote à la Brittany Ferries. J’ai également travaillé au pilotage de Brest et à la compagnie Océane. Récemment, j’ai signé avec DTM.
Je vais encore continuer une année en tant que matelot avant d’essayer d’intégrer l’ENSM2, pour suivre la formation d’OCQP3 et du capitaine 3 000.
En quoi consistent vos tâches quotidiennes ?
B. M. : Je suis matelote à bord d’un sablier, cela consiste à faire l’entretien du navire (peinture, nettoyage, piquage de rouille…). Mon équipe et moi participons au quart de nuit avec un officier, où nous faisons la veille. Je suis maître de ma plage de manœuvre, nous sommes souvent à quai pour décharger le sable. Je dois également préparer mes aussières et gérer mon amarrage.
C’est un métier exigeant, il faut être disponible, rigoureux, savoir s’adapter à toute situation et tout type de navire. Un esprit d’équipe et une bonne cohésion sont également indispensables car on vit ensemble.
On dit souvent que le milieu maritime est un milieu masculin, êtes-vous d’accord ?
B. M. : Ce milieu n’est malheureusement pas encore réputé pour sa parité entre hommes et femmes, actuellement dans ma compagnie nous sommes 2 femmes pour 35 hommes. Mais depuis mon enfance, j’ai toujours été habituée en allant en mer à croiser très peu de filles. Cela ne me gêne pas du tout et dans chaque compagnie où j’ai travaillé, tout s’est toujours très bien passé. Comme on dit en mer, il n’y a pas d’homme ni de femme, il y a que des marins !
Racontez-nous les souvenirs que vous chérissez le plus en tant que jeune matelote.
B. M. : Mon meilleur souvenir est quand j’ai travaillé au pilotage de Brest et que j’ai participé à l’événement Brest 2016 en tant que matelot sur la pilotine. C’était magique de pouvoir admirer ces bateaux mythiques pendant une semaines et les accompagner dans leur sortie. Ensuite, le moment où je me suis sentie le plus fière de moi, c’est quand j’ai signé mon premier CDI avec DTM.
1 : Société Dragages Transports et Travaux Maritimes
2 : École Nationale Supérieure Maritime
3 : Officier chef de quart passerelle